Peut-on se retourner contre un agent immobilier qui n’informe pas l’acheteur de la présence de champignons ?
Peut-on se retourner contre un agent immobilier qui n’informe pas l’acheteur de la présence de champignons ?
Un arrêt de la Cour de cassation est venu bouleverser le travail et les obligations de l’agent immobilier envers ses clients. Ce dernier est tenu d’informer les potentiels acheteurs d’un bien immobilier de la présence dans la maison de mérule, un champignon parasite. L’avocat Roland Perez explique cette décision et ses conséquences dans la matinale de Bernard Poirette.
Le travail des agents immobilier ne se résume pas à mettre en relation un vendeur et un acheteur d’un bien immobilier. Il doit aussi procéder à un certain nombre de vérifications avant qu’une promesse de vente soit signée, et la Cour de cassation vient d’en rajouter une. Il s’agit ici d’un couple qui signe en 2013 une promesse de vente portant sur une maison d’habitation située en Bretagne. La seule condition prévue dans cette promesse de vente est d’obtenir un prêt bancaire. Les futurs acquéreurs de la maison versent donc un acompte de 10.000 euros à l’agent immobilier.
La loi prévoit que les signataires d’une promesse de vente peuvent se rétracter dans les dix jours qui suivent la promesse. Or, ce délai est largement dépassé lorsque les acheteurs reçoivent le projet d’acte de vente définitive du bien. Ce dernier révèle que la maison en question avait subi par le passé d’importants travaux liés à la présence de mérule. La mérule est un champignon très résistant qui se développe dans des habitats humides. Elle peut être à l’origine d’importantes dégradations si un traitement spécifique n’est pas appliqué à temps par des professionnels. Ce champignon peut affaiblir la structure, et entraîner l’effondrement des planchers et plafonds des bâtiments.