Les trois questions essentielles à se poser

1. Quelle est la catégorie de locaux concernés ?

Le choix de la protection du soubassement dépend de la catégorie des locaux bordés par les murs de soubassement. Selon le DTU Maçonnerie, les locaux peuvent être classés en trois catégories :

• Première catégorie : Les locaux où aucune humidité n’est tolérée, tels que des pièces habitables (salle de jeux, cuisine aménagée en sous-sol). Une étanchéité complète est nécessaire.
• Deuxième catégorie : Les locaux qui peuvent tolérer des infiltrations limitées, comme les chaufferies, garages ou certaines caves. Une imperméabilisation est généralement suffisante.
• Troisième catégorie : Les locaux où le mur de soubassement n’a qu’une fonction de résistance mécanique, comme les vides sanitaires. Aucune protection spécifique n’est nécessaire.

2. Quelle est la nature du sol ?

La nature du sol influe directement sur la nécessité d’un drainage et sur le type de protection à appliquer :

• Cas n°1 : Sol perméable (sableux ou graveleux) : Les eaux de ruissellement s’infiltrent rapidement, réduisant le besoin de drainage. Une simple imperméabilisation peut suffire.
• Cas n°2 : Sol imperméable (argileux ou limoneux) : L’eau peut s’accumuler le long du mur enterré, nécessitant un drainage efficace pour éviter les infiltrations. Dans des cas extrêmes, un cuvelage peut être nécessaire.

3. Quelles sont les capacités hydriques du terrain ?

Les capacités hydriques du terrain déterminent la solution de protection à adopter. Si le drainage n’est pas possible ou si le risque de remontée de la nappe phréatique est élevé, le cuvelage (protection étanche complète) devient indispensable.

Solutions de protection du soubassement

1. Drainer ou ne pas drainer ?

Le drainage est crucial dans les sols imperméables pour empêcher l’eau de stagner contre le mur. Le drainage traditionnel peut se faire avec des matériaux granulaires ou des géosynthétiques. Le diamètre minimal des drains doit être de 100 mm, avec une pente adéquate pour éviter le colmatage.

2. Imperméabiliser n’est pas étancher

Deux types de produits sont utilisés pour l’imperméabilisation : les produits à base de ciment (mortiers) et ceux à base de bitume. Ces produits sont adaptés aux locaux de type 2 ou 3, voire aux locaux de type 1 si le sol est très perméable. Il est crucial de ne pas confondre imperméabilisation (qui laisse passer la vapeur d’eau) et étanchéité (qui bloque complètement l’eau et la vapeur).

3. Étancher pour une protection totale

Lorsque l’eau peut pénétrer sous les fondations ou remonter par capillarité, une protection étanche est nécessaire. Cela peut impliquer l’application de membranes bitumineuses par soudage ou collage, en respectant les normes du DTU 14.1 pour les travaux de cuvelage.

Conclusion

La protection du soubassement doit être soigneusement planifiée en fonction des caractéristiques des locaux, de la nature du sol, et des risques d’infiltration d’eau. L’ignorance de ces aspects peut entraîner des sinistres coûteux et des réparations complexes. Il est donc essentiel de choisir les solutions les plus adaptées et de les mettre en œuvre avec rigueur pour garantir la longévité et la sécurité des bâtiments.